CHAPITRE SIX

 

Le premier article de Qwilleran, intitulé « Profil d’un artiste », parut le jeudi. Il avait pris pour sujet l’Oncle Waldo. Évitant tout commentaire sur le plan artistique, il avait bâti son récit autour de la philosophie de ce boucher qui avait passé sa vie à vendre des rôtis et des biftecks aux ménagères du quartier. La façon dont l’histoire était contée raviva l’intérêt sur ses tableaux et le vendredi, une petite galerie qui exposait ses œuvres vendit toutes les toiles poussiéreuses représentant bœufs et moutons et demanda au vieil homme de se remettre à peindre.

Des lettres élogieuses sur l’article de Qwilleran arrivèrent au journal et le petit-fils de l’Oncle Waldo – celui qui était conducteur de camion – vint au bureau du Daily Fluxion, avec un cadeau pour le journaliste : cinq kilos de saucisse que l’ancien boucher avait confectionnée lui-même dans sa cuisine.

Le vendredi soir, Qwilleran s’attira quelque considération de ses collègues en distribuant des morceaux de saucisse au Club de la Presse où il retrouva Arch Riker et Odd Bunsen. Il commanda son habituel jus de tomate.

— Vous devez être un sérieux connaisseur de ce breuvage, ironisa Riker.

Qwilleran passa le verre sous son nez comme pour en apprécier l’arôme...

— Un millésime sans prétention, dit-il, rien de mémorable, mais il possède un charme naïf. Malheureusement le bouquet est masqué par la fumée du cigare de Mr Bunsen. Je dirais que la tomate vient du nord de l’Illinois. De toute évidence, une récolte qui a reçu le soleil du matin à l’est et le soleil du soir à l’ouest.

Il avala une gorgée et enchaîna :

— Mon palais me dit que ces tomates ont été cueillies tôt le matin – un mercredi ou un jeudi – par un aide-jardinier qui portait un pansement à la main. L’odeur de mercurochrome est encore sensible.

— Vous paraissez d’humeur badine, ce soir, constata Arch.

— Oui, je vais quitter mon palace capitonné de matière plastique. J’ai loué un appartement meublé très confortable à Mountclemens et le loyer n’est que de cinquante dollars par mois.

— Cinquante ? Et combien de reprise ? demanda Odd Bunsen.

— Aucune reprise. Il ne veut pas que la maison reste vide, quand il s’absente.

— Il doit y avoir une reprise, insista Odd. Ce vieux Monty est trop près de ses sous pour rien laisser perdre. Êtes-vous sûr qu’il ne va pas vous demander de servir de nourrice à son chat, lorsqu’il partira en voyage ?

— Cessez de jouer les photographes de presse cyniques, le rabroua Qwilleran. Ignorez-vous que c’est un personnage démodé ?

— Odd a raison, dit Arch, quand nous envoyons un commissionnaire chercher l’enregistrement de ses articles, il le charge d’un tas de courses, sans jamais lui donner le moindre pourboire. Est-il exact que sa maison est remplie d’objets d’art ?

— Il a beaucoup de vieux meubles, mais qui peut en dire la valeur ? répondit Qwilleran, en se gardant de mentionner le Van Gogh. Sa grande attraction est son chat. Il a un nom chinois qui sonne comme Koko. Mountclemens prétend que les chats aiment la répétition de deux syllabes, quand on s’adresse à eux et que leurs oreilles sont particulièrement sensibles aux consonnes palatales et vélaires.

— Ce gars est piqué, dit Odd.

— Son chat est un siamois. Il a un miaulement qui ressemble à une sirène d’ambulance. Connaissez-vous les siamois ? Ce sont de superchats, très intelligents. Celui-là sait lire.

— Lire ?

— Il déchiffre les manchettes des journaux, à condition qu’ils sortent des presses.

— Et que pense ce super-chat de mes photographies ? demanda Odd Bunsen.

— D’après Mountclemens, on ignore si les chats distinguent une image picturale, mais il pense qu’ils peuvent en saisir le sens. Koko préfère l’art moderne aux vieux maîtres. Mon explication est qu’une peinture plus fraîche chatouille davantage son odorat. Il en est de même pour l’encre d’imprimerie.

— Comment est la maison ? demanda Arch.

— Vieille, dans un quartier en plein déclin, mais Mountclemens y est attaché comme à une relique sacrée. On démolit partout autour de lui et il affirme que rien ne lui fera abandonner sa maison. C’est une belle demeure garnie de panneaux de bois lambrissés et de hauts plafonds avec des pâtisseries en plâtre.

— Des nids à poussière, grogna Odd.

— Mountclemens vit au premier étage. Le rez-de-chaussée a été divisé en deux appartements. J’ai loué celui de devant. C’est un endroit tranquille, sauf quand le chat se met à miauler.

— Comment était le dîner, mercredi soir ?

— Quand vous goûtez la cuisine de Mountclemens, vous lui pardonnez de s’exprimer comme un personnage de Noël Coward. Je me demande comment il fait de tels prodiges avec son handicap.

— Vous voulez parler de sa main ?

— Oui. Que lui est-il arrivé ?

— C’est une main artificielle.

— Sérieusement ? On ne le croirait pas. Elle paraît seulement un peu raide.

— C’est pour cela qu’il dicte ses articles, il ne peut plus se servir d’une machine à écrire.

— À certains égards je le plains, dit Qwilleran, après un petit silence, il vit comme un ermite. Il affirme qu’un critique ne doit pas fréquenter d’artistes et cependant son principal intérêt dans la vie est l’art et la préservation de cette vieille maison.

— De quoi avez-vous discuté ? demanda Arch.

— C’est curieux, la conversation n’a guère roulé sur l’art. Nous avons surtout parlé de chats.

— Là, qu’est-ce que je vous disais ? reprit Odd. Monty prépare le terrain pour que vous teniez compagnie à son chat, et ne comptez pas sur un pourboire !

Le temps, doux pour la saison, changea à la fin de la semaine. Le thermomètre descendit et Qwilleran s’acheta un lourd pardessus en tweed avec son premier chèque.

Il passa le week-end chez lui, prenant plaisir à son nouvel appartement. Il se composait d’un living-room avec une alcôve pour le lit, d’une salle de bains, d’une petite cuisine et de ce que Mountclemens qualifiait d’ » atmosphère » et que le journaliste considérait comme de vieux meubles. Cependant, il en appréciait l’effet. Il se sentait chez lui. Les fauteuils étaient confortables, le chauffage efficace. Selon les dires de son propriétaire, le tableau placé au-dessus de la cheminée était une œuvre mineure d’un impressionniste.

Le seul reproche de Qwilleran s’adressait au manque d’éclairage. Des ampoules de faible voltage semblaient être l’une des mesquineries de Mountclemens. Le samedi matin, en allant faire ses achats, Jim ramena des ampoules de soixante-quinze watts. Il avait aussi emprunté à la bibliothèque du journal un livre d’initiation à l’art moderne et, dans l’après-midi, il s’attaquait au chapitre huit, traitant du dadaïsme, quand il entendit un appel impératif. Bien que le miaulement émanât clairement d’un chat siamois, le cri était divisé en syllabes, avec un accent tonique bien placé, comme si l’ordre était « ouvre-moi ».

Qwilleran obéit et se trouva en face de Kao K’O Kung. Pour la première fois, il voyait le chat en pleine lumière. La fourrure claire de son corps contrastait avec son masque sombre illuminé par des yeux en amande, d’un bleu intense. Son corps élancé, porté par des pattes longues et fines, plus hautes derrière que devant, se teintait de touches obscures sur le bout des pattes et la queue effilée. L’angle écarté de ses oreilles, qu’il portait comme une couronne, ajoutait à son allure souveraine.

Kao K’O Kung n’était pas un chat ordinaire, Qwilleran ne savait comment s’adresser à lui. Sahib ? Votre Altesse ? Une soudaine impulsion le poussa à traiter le chat en égal.

— Veux-tu entrer ? dit-il, en faisant un pas en arrière et en s’inclinant inconsciemment.

Kao K’O Kung avança sur la pas de la porte et examina attentivement la pièce, avant d’accepter l’invitation. Cela lui prit quelque temps. Puis il traversa le tapis d’une démarche hautaine pour se livrer à une rapide investigation : la cheminée, un cendrier rempli de reste de fromage, sur la table basse, la veste de Qwilleran, pendue au dossier d’une chaise, le livre d’art moderne et une tache non identifiée et presque invisible sur le tapis. Apparemment satisfait de cet examen, il choisit une place, au milieu du tapis – à distance convenable du radiateur à gaz – et s’installa dans une pose de lion au repos.

— N’as-tu besoin de rien ? demanda Qwilleran.

Le chat ne répondit pas, mais il cligna des yeux en regardant son hôte avec une expression qui semblait indiquer la satisfaction.

— Koko, tu es un bon garçon, dit Qwilleran, mets-toi à ton aise. Permets-tu que je continue ma lecture ?

Kao K’O Kung resta une demi-heure et Jim, qui goûtait le tableau qu’ils formaient : un homme, une pipe, un livre et un chat de luxe, fut déçu quand son invité se leva, s’étira, murmura un adieu guttural et retourna dans ses appartements.

Le journaliste passa le reste du week-end dans l’attente du déjeuner, fixé pour le lundi, avec Sandra Halapay.

Il avait trouvé un biais pour écrire un « profil » de Cal Halapay, « vu à travers sa famille et ses amis ». Sandy devait lui présenter les gens qu’il fallait et elle avait promis de lui apporter quelques photographies de son mari jouant avec leurs enfants au ski et nourrissant les dindes dans leur ranch de l’Oregon.

Tout le dimanche, Qwilleran eut la sensation que sa moustache lui adressait des messages – ou peut-être avait-elle seulement besoin d’être rafraîchie. Il pressentait que la semaine serait importante pour lui, bien qu’il ne pût définir en quoi.

Le lundi arriva et avec lui un message inattendu. Qwilleran s’habillait et choisissait une cravate qui avait des chances de plaire à Sandy (un tartan écossais vert et bleu), quand il remarqua une feuille de papier glissée sous la porte. Il la ramassa. L’écriture ressemblait à un gribouillage enfantin. Le texte était concis et abrégé :

« Mr Q. pourriez-vs, S.V.P. porter ceci au D.F. pr m’éviter déplacement. GBM. »

Qwilleran n’avait pas vu son propriétaire depuis le vendredi soir, quand il avait transporté ses deux valises de l’hôtel et avait réglé un mois de loyer. Le vague espoir que Mountclemens pourrait l’inviter à déjeuner, le dimanche, avait été déçu. Seul le chat semblait disposé à se montrer sociable.

Après avoir déchiffré le message, il ouvrit la porte et trouva le paquet dans le hall. Il le remit à Arch Riker, tout en pensant que cette requête était saugrenue. Les coursiers du Fluxion passaient leur temps à bayer aux corneilles.

Arch lui demanda si son « profil » de Halapay avançait.

— J’ai invité Mrs Halapay à déjeuner aujourd’hui. Le Flux me remboursera-t-il l’addition ?

— Bien sûr. Sans problème.

— Connaissez-vous un bon restaurant où je puisse emmener mon invitée ? Quelque chose d’un peu spécial ?

— Adressez-vous aux photographes qui s’occupent de la rubrique gastronomique. Ils se font sans cesse rembourser leurs notes de frais.

Au laboratoire photographique, Qwilleran trouva six paires de pieds posés sur les tables, dans l’attente d’une mission ou des épreuves sortant de la chambre noire.

— Pouvez-vous me conseiller un bon restaurant où emmener quelqu’un pour une interview, les gars ? demanda-t-il.

— Qui paie ?

— Le Flux.

— À La Côte de bœuf, répondirent les photographes à l’unisson.

— Le filet de bœuf pèse une livre, dit l’un.

— Les doubles côtelettes sont tendres comme la rosée, renchérit un autre.

Le conseil parut judicieux. Il emmena donc Sandra dans ce restaurant à la mode qui parut amuser la jeune femme, mais pour sa part, il le trouva décevant. Les côtelettes d’agneau étaient sans saveur et la serveuse, vêtue comme une infirmière, s’avérait plus efficace que cordiale. Le repas ne fut pas un succès. En outre, Sandra avait oublié la liste des gens qu’il devait rencontrer et les photographies de son mari étaient inutilisables.

De retour à son bureau dans l’après-midi, il eut à répondre aux plaintes de lecteurs sur l’article de Mountclemens, publié la veille. Le critique avait traité un aquarelliste de « décorateur refoulé » et les amis de l’artiste téléphonaient pour protester et mettre fin à leur abonnement au journal.

À la fin de cette pénible journée, il se rendit au Club de la Presse pour dîner. Odd Bunsen fit une brève apparition, juste assez longue pour lui permettre de dire, avec un sourire entendu :

— On m’a raconté que ce vieux Monty vous chargeait déjà de ses courses ?

En rentrant chez lui, Qwilleran n’était pas d’humeur à apprécier ce qu’il trouva. Un nouveau message avait été glissé sous sa porte :

« Mr Q. vs m’obligeriez en prenant bil. avion pr N.Y. merc. 3 P.M. ci-j. chèq. GBM. »

La moustache de Qwilleran en frémit d’indignation. Il était exact que le bureau de la compagnie aérienne se trouvait en face de l’immeuble du Daily Fluxion et retirer une place d’avion ne représentait qu’un petit service, ce qui l’irritait, c’était la sécheresse et la désinvolture de la demande. Ou était-ce un ordre ? Mountclemens se prenait-il pour son patron ?

De mauvaise grâce, il retint néanmoins la place d’avion, le lendemain matin, en se rendant au bureau. Un peu plus tard, il rencontra Odd Bunsen dans l’ascenseur :

— Partez-vous en voyage ? demanda celui-ci.

— Non, pourquoi ?

— Je vous ai vu sortir de la compagnie aérienne. Je pensais que vous partiez en mission.

Avec un sourire sardonique, il ajouta :

— Ne me dites pas que vous faites encore les commissions de Monty !

En lissant ses moustaches, Qwilleran s’efforça de se convaincre que la curiosité et le sens de l’observation étaient des qualités pour un bon photographe de presse.

Quand il rentra chez lui, ce soir-là, une troisième note l’attendait sous sa porte. Il l’apprécia davantage.

« Mr Q. S.V.P. venez déj. av. moi merc. à 8.30 GBM. »

Le mercredi matin, il monta au premier, avec le billet d’avion et frappa à la porte de Mountclemens.

— Bonjour, Mr Qwilleran, dit le critique en lui tendant la main gauche. J’espère que vous n’êtes pas pressé. Je prépare des œufs à la crème dans des ramequins. Je vais les mettre au four. Ensuite, si vous pouvez attendre, il y aura des foies de volaille et du bacon en brochette.

— Pour cela, je suis prêt à attendre.

— La table est dressée dans la cuisine. Nous pourrons commencer par des tranches d’ananas frais. J’ai eu la chance de trouver des ananas femelles au marché.

Mountclemens portait un pantalon en soie et une veste orientale attachée par une ceinture souple. Le parfum familier de citronnelle flottait autour de lui.

Les murs du couloir étaient complètement recouverts de tapisseries, de parchemins et de dessins encadrés. Qwilleran fit une remarque sur leur quantité.

— Et aussi leur qualité, dit Mountclemens, en indiquant un groupe de dessins, en passant : Rembrandt... Holbein... un très bon Millet.

La cuisine était grande et avait trois hautes fenêtres. Des stores en bambou donnaient une lumière tamisée, mais en regardant à travers les lames, Qwilleran aperçut un escalier de service, conduisant à un patio entouré d’un mur de briques. Dans une allée, au-delà du mur, on distinguait le toit d’une camionnette.

— Est-ce votre voiture ?

— Cette charrette ? s’étonna l’autre, avec un haussement d’épaules méprisant, non, elle appartient à un brocanteur. Si j’avais une voiture, je la choisirais pour l’élégance de ses lignes, une Karmann Ghia, ou une Alfa Romeo. Vu les circonstances, je me ruine en taxis.

La pièce offrait un savoureux mélange de vieux ustensiles en cuivre et de bouquets d’herbes sèches.

— Je fais sécher mes herbes moi-même, expliqua Mountclemens. Aimeriez-vous un brin de menthe marinée avec l’ananas ? Je trouve que cela donne au fruit une autre dimension. L’ananas est parfois un peu trop direct. Je fais pousser la menthe dans un pot, sur le bord de la fenêtre. Surtout pour Kao K’O Kung. Son jouet préféré consiste en un bouquet de menthe sèche cousu dans un bout de chaussette. Dans un moment d’inspiration, nous l’avons baptisé « Menthy-Mouse ».

Tout en parlant, il plaçait les ramequins un par un dans le four, avec sa main gauche.

— Où est Koko, ce matin ? s’enquit Qwilleran.

— Ne l’avez-vous pas remarqué ? Il vous observe du haut du réfrigérateur. Le seul à être recouvert d’un coussin à l’ouest de la rivière Hudson ! C’est son lit. Il refuse de dormir ailleurs.

L’odeur mêlée du bacon, des herbes, du café commençait à remplir la cuisine et Koko, sur son coussin bleu, assorti à ses yeux, leva le nez et renifla. Qwilleran aussi.

— Que faites-vous de votre chat, quand vous vous absentez ? demanda-t-il imprudemment.

— Ah ! ça, c’est un problème ! Il réclame une certaine attention. Serait-ce abuser de votre amabilité que de vous prier de vous occuper de ses repas, en mon absence ? Je serai de retour à la fin de la semaine. Il prend deux repas par jour et son menu est simple. Il y a du bœuf dans le réfrigérateur. Vous n’avez qu’à le couper en petits morceaux gros comme des haricots et à les mettre dans une casserole avec une pincée de sel. Un brin de sauge ou de thym seront aussi appréciés, dans le bouillon.

— Eh bien, mais... dit Qwilleran, en avalant sa dernière cuillerée d’ananas.

— Pour faciliter votre tâche, le matin, vous pouvez lui donner une tranche de « pâté maison » pour son déjeuner. Cela lui apportera un changement bienvenu. Voulez-vous votre café maintenant ?

— Plus tard, commença Qwilleran avant de se raviser... non, je vais le prendre tout de suite.

— Enfin, il y a la question de ses commodités.

— Qu’entendez-vous par là ?

— Son plat. Vous le trouverez dans la salle de bains. Il ne vous donnera aucun mal. Kao K’O Kung est un chat immaculé. Il suffit de changer son plat tous les jours. Deux fois. La sciure est dans le dernier tiroir du meuble chinois, au pied de la baignoire. Voulez-vous de la crème et du sucre ?

— Nature, merci.

— Si le temps le permet, il peut prendre un peu d’exercice dans le patio, à condition que vous raccompagniez. Normalement, il se dépense assez en courant dans l’escalier. Je laisse la porte de mon appartement ouverte pour lui permettre d’entrer et de sortir, mais pour être plus tranquille, je vous confierai aussi une clef. Puis-je faire quelque chose pour vous, pendant que je serai à New York ?

Qwilleran venait juste de goûter sa première bouchée de foie de poulet roulé dans du bacon, relevé d’une pointe de basilic, quand il rencontra le regard de Kao K’O Kung, perché sur le réfrigérateur. Lentement, délibérément, le chat eut un clin d’œil complice.